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L’artiste

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Mon histoire

J’ai commencé le modelage en 2009, à l’approche de la cinquantaine, à côté de chez moi, dans l’Atelier de Guillaume Werle, sculpteur professionnel, qui a été mon initiateur.

J’ai cessé mon activité professionnelle en 2016 en vendant ma boîte de services de propreté que j’avais créée 20 ans auparavant, c’est dire si on est loin de la démarche artistique… Avant, cadre bancaire … cela n’aide pas beaucoup non-plus !

Avant encore, universitaire plutôt médiocre, dissipé ou absent, pourtant très précoce mais… en primaire et principalement dans la discipline du pâté de sable, bac scientifique obtenu par redoublement, mention passable grâce au point du jury opportunément acquis en… dessin (19/20 ma meilleure note de toute cette année-là !)

Enfance, adolescence, jeune adulte, bref de 0 à 24ans, passés entre terre et mer, dans une station balnéaire (La Baule), j’y ai acquis une certaine aisance dans l’art de la danse et de la fête et dans l’organisation d’activités ludiques avec de nombreux amis de toute origine (enfin pas complètement).

Comme le dit si bien Calogero

Des chansons, des filles
Beaucoup de verres et de nuits
Telles étaient nos heures
Telles étaient nos vies
Futiles adolescents, tout nous était permis
Rois de pacotille, princes démunis
On est riche que de ses amis
C’est dit

Passé maître dans l’art de la customisation originale et bon marché de tout véhicule automobile, après un service militaire écourté, et un rapide passage dans l’animation radio, je fus définitivement classé par ma famille dans la catégorie des « divergents » et on m’a prié de poursuivre mon Doctorat en Communication Appliquée… ailleurs !

Le temps des tempêtes arrive
Avant qu’on l’ait prédit
Amours impossibles
Défaites, ironie
Quand tout s’abîme, quand même nos rêves fuient
Il ne reste qu’une île, un port, un parti
On est riche que de ses amis
C’est dit

C’est dit

Recueilli par un oncle attendri qui me prêta un studio en banlieue en ma qualité d’Assedic-man …Cours par correspondance, prises de risques audacieuses, je n’ai compté ni les heures, ni les jours, ni même les nuits… Il m’a fallu souquer dur pour rejoindre la côte!

Mais quand tout s’allume
Quand tout enfin nous sourit
Gloire, fête, symphonie
Bravo, bijoux, frénésie
Quand on me saoule d’imposture ou d’amnésie
Honneur et fortune
Qu’en sais-je aujourd’hui ?
Je ne suis riche que de mes amis
C’est dit


Trente ans après…

Aujourd’hui donc, je suis dans une période de remises en cause professionnelle, personnelle et dans mon rapport aux autres. J’ai beaucoup de chance de pouvoir le faire dans une situation (choisie) sereine : engrangement des acquis et reformulation de projets.

Honneur et fortune
Qu’en sais-je aujourd’hui ?
Je ne suis riche que de mes amis
Mes amis
C’est dit.

La sculpture est très agréable pour moi, elle me permet de créer et d’exprimer, mais aussi de communiquer sur certaines de mes réalités que jusqu’ici je n’ai jamais osées aborder les jugeant contraire à la rigueur que les contraintes m’imposaient.

Cette opposition entre «bouillonnement créatif » et nécessaire « rigueur disciplinaire » a toujours été difficile à gérer.

Je suis passionné par les volumes et me surprend à organiser mes connaissances en 3D. Le volume qui en découle, me permet tout à la fois de modifier son architecture (par exemple pour faire place à des connaissances additionnelles sur le sujet) mais aussi de repérer rapidement les manques (les disharmonies) et rationalise en quelque sorte mes intuitions.

Actuellement ma recherche se porte sur l’aspect dimensionnel.

De façon un peu béotienne, je ne comprends pas bien pourquoi la sculpture (3 dimensions géométriques voir même 4 avec le mouvement) semble devoir exprimer moins qu’un tableau en deux dimensions et dans lequel, c’est le comble, la représentation d’une sculpture sera plus lisible parfois que la sculpture elle-même… et avec moins de matière!

Il semblerait que la conceptualisation de l’objet puisse devenir plus forte que l’objet lui-même. Et que dire de l’écriture, se rapprochant d’une dimension géométrique simple comme la ligne?

Alors est ce que la sculpture en se rapprochant du réel, perd de sa puissance évocatrice ? et donc si la richesse représentative de la sculpture n’est pas totalement aboutie, comment faut-il s’y prendre pour la révéler, voilà aujourd’hui les enjeux de mes travaux au travers des représentations du réel, de l’imaginaire ou du ressenti que je modèle.

(Remerciements à Calogero pour l’illustration de mon propos)

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